Eveil en pleine mer (Relié)

Point fort : la grâce du dessin et la capacité de l'illustratrice à nous plonger dans la mer, alors que les images sont en noir et blanc. On se retrouve à côté d'un homme qui nage. S'ennuie-t-on ? A aucun moment, car Valentina Principe parvient à insuffler du mouvement et des changements de rythmes. Le personnage qu'on suit oscille entre le réel, la lucidité et l'onirisme, le délire. Et cela, on le comprend simplement avec des trouvailles graphiques astucieuses telles que les bulles qui changent de dimensions, de forme et de couleur (noir/blanc).
A un autre moment, des fils dans l'eau glissent entre les doigts du nageur, qui se transforment en cheveux, les cheveux de celle qu'il a un jour caressée sur une plage. C'est très sensible, très beau. Pour ce qui concerne le sujet traité : Il s'agit d'une histoire vraie. Paolo Piccirillo, l'auteur du texte, s'est retrouvé dans cette situation périlleuse. Et cette histoire est le fruit de son introspection et de son questionnement sur son envie de vivre et le sens de son existence.
Au début, il emploie un langage plutôt châtié, des mots choisis, pour formaliser des pensées philosophiques. Puis, au fur et à mesure que le temps passe et que son corps fatigue, ses capacités de discernement s'effilochent. Ses phrases se raccourcissent et portent de plus en plus sur son fonctionnement physiologique : nager, ressentir la soif, respirer, ne pas vomir... Ce qui est encore intéressant est sa réaction alors qu'il est sur la plage : d'abord il parle énormément, il enlève sa combinaison comme si de rien n'était.
Mais il finit par s'apercevoir qu'il est en état de choc.