De ses études d'arts graphiques à l'Académie des Beaux-Arts d'Anvers, Guy Cassiers a gardé le désir de fabriquer des images fortes. L'originalité de son travail de metteur en scène réside dans sa capacité à forger un langage théâtral qui associe aux textes dramatiques, littéraires ou poétiques, l'emploi d'images vidéo, de paroles projetées et de musique interprétée en direct. Sa recherche passe aussi par le partage du processus de création avec des plasticiens, des scénographes, des vidéastes, des acteurs et des auteurs, tel Tom Lanoye.
C'est dans cet esprit qu'il dirige aujourd'hui le Toneelhuis d'Anvers, grande scène flamande de Belgique. Foncièrement engagé, le théâtre de Guy Cassiers s'intéresse à l'histoire de l'Europe, à travers une analyse des discours qui s'y développent et des forces sociopolitiques qui s'y affrontent, ne négligeant jamais la dimension humaine de cette histoire. Au Festival d'Avignon, Guy Cassiers a créé en 2011 Sang & Roses ; Le Chant de Jeanne et Gilles, après avoir présenté Rouge décanté en 2006, sa trilogie sur le pouvoir avec Mefisto for ever en 2007 puis Wolfskers et Atropa, La Vengeance de la paix en 2008, sans oublier le premier volet de L'Homme sans qualités de Musil en 2010.
En 1981, Romeo Castellucci fonde la Societas Raffaello Sanzio, une compagnie basée a Cesena (Emilie-Romagne), considérée comme expérimentale dans l'Italie des années 90. Sous sa signature, déclinée à la mise en scène, à la scénographie, à l'adaptation, aux lumières et aux costumes, l'ancien diplômé des Beaux-Arts de Bologne intègre tous les langages au service du théâtre, qu'ils soient plastiques, sonores, gestuels, textuels ou sténographiques.
Nourri d'une italianité profonde, enraciné dans l'enfance, dans la langue latine et le théâtre grec, puisant dans les recherches expérimentales, la philosophie et la théologie, son travail donne corps à une expérience intérieure au cours de laquelle le verbe vacille. Les pièces qu'il crée forment un seul faisceau de paraboles dont le décryptage est livré à l'imagination du spectateur. Au Festival d'Avignon, Romeo Castellucci vient pour la première fois en 1998 avec Giulio Cesare d'après Shakespeare.
Suivent Voyage au bout de la nuit, d'après Céline, en 1999, et Genesi, en 2000. Par la suite, le Festival accueille la Tragedia Endogonidia avec A.#02 Avignon en 2001, avant de diffuser les épisodes B.#03 Berlin et BR.#04 Bruxelles en 2005, tout en déployant ses Crescite XII et X111. En 2007, Romeo Castellucci présente Hey Girl ! avant de devenir, avec Valérie Dréville, artiste associé de l'édition 2008 et de créer trois pièces inspirées par La Divine Comédie de Dante : Inferno, Purgatorio et Paradiso.
En 2011, Romeo Castellucci a présenté au Festival d'Avignon Sul concetto di volto nel Figlio di Dio (Sur le concept de visage du fils de Dieu).