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C'est à partir de 1868, au début de l'ère Meiji, que le Japon s'empare réellement des questions de santé publique. Face à la nécessité de structurer le corps médical, les différents gouvernements tentent d'établir un système de santé comparable à celui des puissances occidentales. A cette époque, les concepts eugénistes du britannique Francis Galton se diffusent progressivement dans les milieux scientifiques et intellectuels japonais, et vont fortement influencer les politiques mises en place notamment pour encadrer les pratiques abortives, jusqu'à aboutir, en 1948, à la promulgation de la loi relative à la protection eugénique. Loin de se cantonner au pouvoir, le mouvement eugéniste japonais devient un étendard qui rassemble des hommes et des femmes aux parcours divers (généticiens, féministes, politiciens, etc.), tous unis par une même volonté : celle d'"améliorer la race japonaise" et d'en assurer sa pérennité. Ainsi, après la guerre, cette politique fut renforcée et étendue, à l'aide par exemple du planning familial, dans le but de reconstruire le pays. Ce n'est qu'à partir des années 1990 qu'un réveil progressif se fait jour et que les pratiques eugénistes sont remises en question. L'ouvrage d'Isabelle Konuma explore ces politiques eugénistes et la législation singulière qui en découla, marquée par des périodes de restriction des naissances et des périodes d'incitation à la procréation. Il décrit en détails cet eugénisme protéiforme, modelé par des problématiques vernaculaires, et apporte un éclairage indispensable sur cette histoire peu connue.
C'est à partir de 1868, au début de l'ère Meiji, que le Japon s'empare réellement des questions de santé publique. Face à la nécessité de structurer le corps médical, les différents gouvernements tentent d'établir un système de santé comparable à celui des puissances occidentales. A cette époque, les concepts eugénistes du britannique Francis Galton se diffusent progressivement dans les milieux scientifiques et intellectuels japonais, et vont fortement influencer les politiques mises en place notamment pour encadrer les pratiques abortives, jusqu'à aboutir, en 1948, à la promulgation de la loi relative à la protection eugénique. Loin de se cantonner au pouvoir, le mouvement eugéniste japonais devient un étendard qui rassemble des hommes et des femmes aux parcours divers (généticiens, féministes, politiciens, etc.), tous unis par une même volonté : celle d'"améliorer la race japonaise" et d'en assurer sa pérennité. Ainsi, après la guerre, cette politique fut renforcée et étendue, à l'aide par exemple du planning familial, dans le but de reconstruire le pays. Ce n'est qu'à partir des années 1990 qu'un réveil progressif se fait jour et que les pratiques eugénistes sont remises en question. L'ouvrage d'Isabelle Konuma explore ces politiques eugénistes et la législation singulière qui en découla, marquée par des périodes de restriction des naissances et des périodes d'incitation à la procréation. Il décrit en détails cet eugénisme protéiforme, modelé par des problématiques vernaculaires, et apporte un éclairage indispensable sur cette histoire peu connue.