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Les éoliennes ont mauvaise presse. On les accuse de dévaster les paysages, de tuer les oiseaux et les vaches, de bétonner les terres, de coûter cher aux contribuables, de polluer (recyclage, utilisation de terres rares)... et même de favoriser l'usage des énergies fossiles, en raison de leur "intermittence". Ces accusations soutiennent généralement un plaidoyer en faveur d'une forte relance du nucléaire, énergie décarbonée. Tous ces arguments, Cédric Philibert les passe au crible de nombreuses données chiffrées. Il apporte ainsi des réponses documentées aux interrogations légitimes du public, mais pourfend également une vaste entreprise de désinformation, une coalition d'intérêts économiques ou purement politiques. Non, la variabilité du solaire et de l'éolien ne constitue pas une réelle difficulté ; oui, on peut quadrupler la puissance des éoliennes en France sans entraîner un désastre écologique ; non, elles ne sont pas ruineuses pour les finances publiques, elles y contribuent même au-delà des investissements réalisés... Enfin, le parc nucléaire vieillit et les nouveaux réacteurs envisagés ne produiraient rien avant 2035 au mieux. Si nous n'accélérons pas le développement de l'éolien et du solaire, nous ne pourrons pas tenir nos engagements pour le climat, ni décarboner notre économie, et nous paierons notre énergie de plus en plus cher.
Cédric Philibert est chercheur associé à l'Institut français des relations (Ifri). Il a travaillé vingt ans à l'Agence internationale de l'énergie (AIE).