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La problématique de l'État en Europe s'inscrit dans une double dimension, celle de l'État en général et celle, particulière, des États de l'Union européenne, les plus anciens des États mais aussi les plus engagés dans un processus d'intégration qui transforme leur souveraineté même. Par ce processus, notamment, l'État se démet de certaines fonctions tout en en créant d'autres, ainsi des mécanismes de régulation dont l'Union européenne est l'exemple ou l'exception même. L'histoire des États européens n'est-elle pas précisément celle d'États inventant en permanence de nouvelles fonctions à mesure qu'ils en abandonnaient d'autres ? À cet égard, Pierre Hassner parle du " dépérissement de l'État en tant qu'autorité souveraine capable de maintenir l'ordre et la paix à l'intérieur et d'engager la nation dans des actions extérieures et, éventuellement, dans la guerre ", même si les États sont les acteurs privilégiés du jeu sécuritaire, comme le montrent, à leur façon, Ole Waever et Didier Bigo.
Ce processus de transformation de l'État européen par une intégration plus poussée est-il toutefois inscrit dans l'histoire des Communautés et de l'Union ? Alors que Didier Bigo dénonce toute lecture téléologique à l'exemple de la coopération policière, Jacques Le Cacheux énonce, à la lumière de l'UEM, la logique des choix résultant de la constitution d'une Europe de type quasi fédéraliste, si elle n'est pas subsidiaire. Pour s'inscrire dans une dialectique de choix et de nécessité, ces décisions n'en sont pas moins politiques, selon Jacques Le Cacheux et Wayne Sandholtz. Le rôle des politiques n'est-il pas alors de servir d'interface entre la sphère nationale et l'internationale, comme le soutient Patrick McCarthy ?