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La référence aux représentations mentales joue un rôle central dans notre vision du monde. Non seulement leur existence semble indéniable, mais elles permettent d'expliquer un grand nombre de phénomènes : la conscience, la perception, les opérations cognitives, le langage, les réalités symboliques, les conduites individuelles et collectives. Aussi sont-elles étudiées par les psychologues, les sociologues, les anthropologues, les linguistes, les neuroscientifiques, etc. Cette puissance explicative paraît résulter du fait que le caractère représentionnel des représentations incarnées, corporelles, observables, dériverait d'une capacité représentationnelle primordiale de l'esprit. Il est pourtant notoirement difficile de concevoir comment les représentations mentales pourraient jouer ce rôle, et cela pour plusieurs raisons. 1 : Leur caractère mental rend plus mystérieuse encore la relation représentationnelle, puisque, celle-ci devant relier des esprits d'un côté, et des corps de l'autre, cette relation serait ontologiquement hétérogène. 2 : Si la relation de représentation s'explique par des représentations mentales, le caractère représentationnel d'une représentation mentale devrait également s'expliquer par une autre représentation mentale, et ainsi de suite, si bien qu'on voit mal comment une relation quelconque pourrait être instaurée. 3 : Les représentations mentales ne sont directement accessibles que par introspection : admettre dans les explications scientifiques des faits directement connus par une seule personne, ne serait-ce pas ouvrir la voie à toutes les dérives ? 4 : Tous les scientifiques ne s'accordent pas sur la nature ou le format des représentations mentales : sont-elles des images ? Des propositions ? Des intentionnalités sui generis ? ... Le constat nous met devant une alternative : soit nous parvenons à concevoir les représentations mentales, soit nous devons apprendre à nous en passer. Ce sont chacune de ces deux voies qu'explore cet ouvrage.
La philosophe Natalie Depraz est professeure à l'Université de Rouen Normandie et membre des Archives-Husserl (ENS Paris-CNRS). Le philosophe Raphaël Künstler est PRAG à l'Université de Toulouse-Jean Jaurès.