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En vingt ans de fécondation in vitro humaine, l'attention se déplace du traitement de la stérilité vers une nouvelle ère dans la biologie et la médecine humaines. On s'est d'abord interrogé sur le statut des embryons surnuméraires dont la durée de conservation paraît indéterminée. Sont-ils humains ? Si oui, à partir de quel âge ? Comment les protéger ? Peuvent-ils hériter ? Faut-il les détruire ou les faire " adopter " par d'autres couples stériles ? L'embryon est un " morceau de chair " pour le Pr Edwards, promoteur de la technique, une personne " en devenir " pour d'autres, alors que certains se préoccupent de sa protection et de son devenir spirituel. Puis sont apparues les perspectives thérapeutiques immenses et les nouvelles questions : Peut-on éviter un diagnostic prénatal suivi d'une interruption de grossesse, par un diagnostic génétique préimplantatoire sur cellules souches ? Que faire si l'information génétique est détournée pour offrir un choix de bébés " sur catalogue " ? Peut-on cloner les embryons sains pour éviter la fécondation de nouveaux embryons malades ? Peut-on assimiler l'embryon à un sujet en coma dépassé, donneur potentiel d'organes ? Que penser de l'usage des cellules souches pour chercher de nouveaux médicaments et matériaux de greffe ? Les réponses seront à la fois techniques, déontologiques et juridiques, mais les arguments psychologiques, sociologiques, culturels et théologiques animeront ce débat qui touche à la conception même de la vie humaine dans ce monde. Ici, la conscience collective indispensable à la survie de toute société puise dans les enseignements religieux. L'Association Médicale Baha'ie a consacré un colloque multidisciplinaire et interculturel à ce sujet, consciente que la cadence vertigineuse de cette aventure requiert un questionnement permanent et non des engagements dogmatiques et définitifs. Toutes les compétences doivent s'enrichir mutuellement dans ce dialogue qui doit s'éclairer de repères spirituels afin que l'aiguillon de la conscience conduise la science à servir l'humanité et non à l'asservir.