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Qui se souvient encore de Pidansat de Mairobert, de Moufle d'Angerville ou de Thévenot de Morande ? Qui lit aujourd'hui le Gazetier cuirassé, les Anecdotes sur Mme la comtesse Du Barry ou Thérèse philosophe ? Redécouvrir l'énorme corpus oublié de la librairie illégale au siècle de Voltaire et de Rousseau, c'est pénétrer dans le monde bigarré de la littérature clandestine : on y rencontre, tour à tour, les éditeurs-imprimeurs, aux frontières du royaume, souvent gens honorables et bons bourgeois calvinistes, qui multiplient les publications subversives ou immorales ; les pauvres hères de la contrebande : passeurs, colporteurs et marchands forains qui risquent les galères pour diffuser dans le royaume cette littérature de l'ombre ; les gens installés, édiles et notabilités, qui lisent sous le manteau ces opuscules interdits, mais aussi les libraires les plus insoupçonnables qui, sous le comptoir, se livrent au commerce de livres scandaleux, tant les gains y sont aisés à faire. Tous partagent la même fascination pour l'univers fictionnel des "écrits philosophiques" clandestins. Canards, chroniques scandaleuses, pamphlets matérialistes, textes pornographiques nourrissent la même vision du monde : la Religion est une tromperie, l'Eglise une oppression, le Roi un homoncule, ses maîtresses des catins, les catins les véritables maîtresses du royaume, et tout cela glisse vers l'abîme depuis le bon roi Henri IV... Grâce à Robert Danton, nous savons désormais ce que lurent réellement les Français au siècle des Lumières : une littérature séditieuse qui, bien qu'elle ne répondît pas aux genres nobles et canoniques, mina dans les esprits les fondements de l'Ancien Régime plus que ne le firent les forts traités des Philosophes ou les grands romans du siècle dont la postérité voulut garder le souvenir.