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25 février 1848 : le gouvernement provisoire est réuni à l'hôtel de ville. Lamartine écrit : "Une masse de peuple força les consignes, pénétra en vociférant, en brandissant toutes sortes d'armes, entoura et pressa le gouvernement. Ils avaient choisi pour orateur un jeune ouvrier mécanicien, Spartacus de cette armée de prolétaires intelligents. [...] Son visage noirci par la fumée de la poudre était pâle d'émotion, ses lèvres tremblaient de colère [...]. Il roulait dans sa main gauche un lambeau de ruban ou d'étoffe rouge ; il tenait de la main droite le canon d'une carabine dont il faisait à chaque mot résonner la crosse sur le parquet." L'homme en question n'a pas (encore) de nom. Il s'agit de Charles Marche dont Karl Marx dira que c'est lui qui "dicta le décret où le gouvernement provisoire, à peine formé, s'engageait à assurer l'existence des travailleurs par le travail, à fournir du travail à tous les citoyens". La biographie, inédite, que dresse Alain Rustenholz nous apprend que Charles Marche est père de famille et qu'il travaille aux chemins de fer quand il monte aux barricades. Il est aussi à la tête des grévistes du faubourg Saint-Denis. On ne sait comment Charles Marche a ensuite échappé à la répression de décembre ? 1851 à la suite du coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte. A l'été 1853, avec son épouse et ses quatre enfants, il s'embarque pour l'Amérique. New York puis le Missouri, à la frontière du Far West, où il laisse l'établi pour la charrue. A la frontière de l'esclavage, aussi et dans un Etat qui tergiverse. Quand la guerre de Sécession éclate, il a 43 ans. Il n'hésite pas et s'enrôle dans l'armée de l'Union. Il restera trente-neuf mois en tunique bleue. Démobilisé, il ne reprend pas la charrue mais retourne à Saint-Louis, la grande ville de l'Etat, à son métier de mécanicien. Il a 70 ans quand un foyer d'anciens combattants volontaires accueille ses vieux jours ; il y meurt quatre ans plus tard. Le vieux révolutionnaire est enterré dans un cimetière militaire. On ne dispose, concernant Charles Marche, que de données matérielles, de faits objectifs et concrets. Les qualificatifs ne dépassent pas la demi-dizaine de commentaires : "froid, impassible et laconique" ; "audacieux et intrépide" ; "d'une grande puissance morale et d'une hardiesse incroyable". C'est dire que pour ce qui est de l'intériorité, des sentiments, des passions politiques, on est totalement démuni. La rareté même des sources nous contraint à une "biographie matérialiste", écrit l'auteur : "Ce n'est qu'en peignant l'époque qu'on peut voir Marche caché dans le dessin, qu'en donnant le relief nécessaire à tout ce qui l'entoure qu'on le modèle."
Du drapeau rouge à la tunique bleue - Sur les traces de Charles Marche : de la révolution de 1848 à la guerre de Sécession est également présent dans les rayons