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La tradition poétique de la Saint-Valentin est d'origine courtoise. Née au XIVe siècle en temps de guerre, en Angleterre puis en France, elle est d'emblée bilingue : sous la plume de Chaucer, John Gower, Christine d'Orléans ou Christine de Pizan, elle transpose dans la langue poétique le désir et la difficulté de l'échange, souvent avec impertinence. La circonstance amoureuse fait de l'activité poétique le lien qui soude une communauté où chaque voix s'exerce à la variation, thématique et formelle, pour dire, dans les formes du temps, " je t'aime... ", ou bien " ... moi non plus ". Cette " formule valentine ", associée au rituel du calendrier et à la fête collective, a eu de beaux jours devant elle : en Angleterre, plus discrètement en France, chez les poètes américains les plus novateurs, la Saint-Valentin nourrit une tradition poétique à la mémoire discontinue, qui traverse les époques, les continents et les styles. La présente anthologie met au jour cette tradition dans ses deux langues de naissance, pour en souligner les lignes de force, des origines à aujourd'hui. Cette anthologie confronte et entrelace des formes vernaculaires et la poésie la plus novatrice du XXe siècle. " Conformément à une formule qu'auraient trouvée les troubadours, aimer, c'est le dire - en poésie, sinon en chanson : la lyrique médiévale, en posant l'équivalence parfaite du sentiment et du chant d'amour, fait non seulement de la déclaration le moteur par excellence du poème, mais donne à la tradition poétique une définition haute, concentrée sur l'exigence formelle. Se déclarer, c'est poétiquement (s') inventer : tel est le sens exact de la fine amour et de son joi, jeu et joie qui font avant tout de l'expérience amoureuse une source d'expérimentation formelle. " Cet ensemble de poèmes nous renvoie directement aux travaux de Jacques Roubaud sur les troubadours et la modernité. Il nous rappelle également que la métrique du Moyen Age est une source d'inspiration essentielle de bon nombre d'auteurs français contemporains. La traduction des textes, anciens et contemporains (pour la plupart inédits) s'efforce de mettre en valeur les expériences formelles et les énigmes qui sont en jeu dans ces valentines, pour en saisir l'art de la circonstance et le trait d'esprit.
Nathalie Koble est archiviste paléographe, agrégée de Lettres modernes, docteur es Lettres ; elle enseigne la langue et littérature médiévales françaises à l'Ecole normale supérieure de Paris.