François Morel a les cheveux bruns. C'est un garçon. Il aime les écharpes, la viande rouge, le dessinateur Chaval et l'humoriste Raymond Devos. Il s'étire en se réveillant, il est amusant et discret, habiter en banlieue ne lui fait pas peur, il a des amis belges, il sait jouer la comédie, il a mille tours dans son sac, comme parler le nez bouché ou écrire des chansons, il est à l'heure aux rendez-vous, il est travailleur mais il garde l'esprit léger dans l'effort, il chante aussi et sait faire encore des centaines d'autres choses, comme taper dans ses mains en rythme, ou faire un triomphe à l'Olympia avec son spectacle La Vie, titre provisoire.
Il parle aussi à la radio, le vendredi matin sur France Inter. Beaucoup de gens l'écoutent et sont contents. Très même. Il a la drôlerie des années 1950 mêlées à l'humour d'aujourd'hui. Il a joué dans " Les Deschiens ", qui n'étaient pas seulement de Jérôme Deschamps comme on le dit souvent mais de lui aussi. Il peut être méchant comme les vrais gentils. (texte de Jean-Michel Ribes) Valentin Morel est spécialiste de l'Inutile : après un bac Littéraire obtenu sans mention, il fait une école de cinéma privée avec l'espoir de devenir réalisateur.
Après quelques stages sur d'oubliables téléfilms, il part en Belgique faire un master en écriture scénaristique qui ne lui permet pas plus de devenir scénariste. De retour en France, il devient intermittent et gagne sa vie comme troisième assistant réalisateur (métier consistant à servir des cafés à des acteurs et à faire se presser coiffeurs, habilleurs et maquilleurs), ce qui lui permet de se lier d'amitié avec Jean-Pierre Bacri, Michel Leclerc, Baya Kasmi, Isabelle Gélinas et pleins d'autres personnes tout aussi charmantes.
A l'âge de trente ans, bien que légèrement dégarni et bedonnant, il écrit quelques chansons d'amour et souhaite devenir chanteur de RnB. Il sait trouver sur internet des tas de connaissances dont il pourrait se passer, il a le projet de s'inscrire dans une salle de sport et, il faut le savoir, plie régulièrement son père au ping-pong. Son père qui, en 2017, le voyant désoeuvré, lui impose d'être son co-auteur pour l'écriture d'un dictionnaire amoureux de l'Inutile, ce qu'il accepte avec joie.