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En dépit de tout ce qui les sépare, on pourrait désigner J. -J. Surin et Maître Eckhart comme " les maîtres du grand écart " , c'est-à-dire comme les représentants d'une mystique de l'" excès ", un excès mortel et vivifiant où s'unissent dans une même radicalité métaphysique et spiritualité. Le contenu de leurs oeuvres témoigne de " la plus grande dissimilitude ", mais tous les deux se rejoignent dans un élan vers l'originel. L'originalité de l'essai de Stanislas Breton consiste à ne pas dissocier sa lecture des deux grands mystiques de sa recherche métaphysique, en particulier de sa méditation du " Parménide " platonicien. Il ne craint pas de rapprocher ces deux figures aussi différentes de style que d'esprit pour mieux manifester l'originalité de la mystique chrétienne. D'un côté, Maître Eckhart, professeur, métaphysicien, prince de la mystique dite spéculative : il témoigne d'une mystique de l'Un qui rappelle, par certains traits, la première hypothèse du " Parménide ". De l'autre côté, Surin, directeur spirituel, qui est en quête du fondamental à travers les délices et délires d'une étrange maladie : il témoigne d'une mystique " diasporique " ou dispersive qui, poussée à la limite, tend à l'absolu par des traverses d'errance. Malgré leur profonde différence, ils rendent tous les deux hommage à l'unique nécessaire qui soulève, ici et là, la finitude humaine au plus haut niveau de son instinct de grandeur.