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La veille de la mort de Socrate, on sait que certains de ses disciples avaient envisagé de le faire évader. Ce projet est au centre de cette pièce et l'auteur a imaginé que, contrairement à ce que rapporte la tradition, Socrate accepte de quitter sa prison. Mais il ne le fait que pour obliger tous ses disciples à avouer, l'un après l'autre et chacun pour une raison différente, que cette évasion les gêne et qu'ils en sont venus à souhaiter la mort de leur maître. Seul Ctésippe s'obstine et refuse de se laisser convaincre : il aime Socrate et ne veut rien comprendre d'autre. Peu lui importe l'avenir et le succès d'une pensée dont les autres disciples semblent si soucieux : ce qui compte pour lui, c'est que Socrate vive. Mais celui-ci avouera qu'il est lui-même satisfait de mourir. Seul, le néant peut résoudre les contradictions auxquelles aboutit nécessairement une vie consacrée à la parole. Au lendemain de la mort de Socrate, Ctésippe se retrouvera donc dans une insupportable solitude, avec le sentiment d'avoir été non seulement abandonné, mais trahi.