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La boulangerie de New-York (Nouvelle de KIM Yeon-su). J'ai toujours le Nouveau Journal de Gimcheon du 26 mai 1994. On y lit, au début d'un article : "Kim Yeon-su, un natif de Gimcheon âgé de 24 ans, a fait paraître, il y a déjà quelque temps, un poème et une nouvelle dont on a appris l'existence un peu tard." Pour le journaliste que j'ai été, une telle introduction a de quoi éveiller la curiosité du lecteur. Elle sous-entend tout un passé mystérieux. Par la suite, l'article ne précise pas pourquoi ces premiers écrits n'ont été connus qu'"un peu tard", mais en fait, c'est tout bonnement que la nouvelle en avait été communiquée "un peu tard" par papa. Il avait surligné cette phrase au marqueur jaune fluo : "Kim Yeon-su, de la boulangerie-pâtisserie de New York située à côté du poste de police de la gare,..." De temps en temps, il m'envoyait des articles de journaux dont il avait ainsi mis en évidence certains passages et qu'il glissait dans une enveloppe à courrier. C'est en ouvrant l'une d'elles que j'ai découvert une coupure du Chosun Ilbo. Je n'y avais jamais répondu à une interview ou écrit un article. Celui-ci parlait de Yu Miri, la lauréate du prix littéraire Akutagawa. Papa avait surligné son nom en rouge, ainsi que le titre de l'article du critique Hong Sajung : "Une écriture née de l'errance et du désespoir". Dans sa lettre, papa disait : "J'ai confiance en toi. Sois plein d'assurance, ne te décourage pas et suis ta voie. Et puis, de toute façon, c'est comme ça, la vie, non ?". Entre les mots "c'est" et "comme ça", il avait ajouté "bien" dans un crochet qu'il avait tracé au-dessus.