Judith Butler dénonce la menace que représente cette instrumentalisation pour les libertés académiques et intellectuelles, notamment à la suite du 7 octobre quand "seul le discours qui défend l'injustice est devenu défendable" . Françoise Vergès montre comment l'offensive se déploie dans le monde des arts et de la culture et appelle à investir ce champ de bataille. Maxime Benatouil détricote le nouage récent entre antisionisme et antisémitisme.
Ariella Azoulay enjoint à l'inverse d' "oeuvrer à la décolonisation et à la dé-nationalisation - des populations juives du monde entier" . Leandros Fischer évoque le rapport ambivalent à Israël et à l'antisémitisme de la classe politique de son pays, l'Allemagne. Sebastian Budgen revient sur "l'affaire Corbyn" en Angleterre et documente l'irruption du puissant mouvement juif antisioniste aux Etats-Unis : Jewish Voice for Peace.
Houria Bouteldja soutient que le combat contre l'antisémitisme doit aujourd'hui passer par celui contre son instrumentalisation, et contre son "double" qu'est l'islamophobie. Enfin, Frédéric Lordon devine dans l'attitude de l'Occident face à la guerre génocidaire menée à Gaza une irréparable défaite de la pensée.