Biographie de Xiaqiong Zheng
Chantal Chen-Andro est maître de conférence honoraire de l'université Paris-Diderot, traductrice de la littérature chinoise contemporaine et notamment de la nouvelle poésie apparue dans les années soixante à Taiwan, à la fin des années soixante-dix sur le continent. Elle a compilé, avec Martine Vallette-Hémery, une anthologie de cette poésie : Le ciel en fuite, parue aux éditions Circé en 2004. Elle a signé aux éditions Caractères la traduction de plusieurs recueils de poètes chinois : Là ou s'arrête la mer (2004) et Notes manuscrites d'un diable heureux (2010) de Yang Lian, Murailles et couchants (2007) de Song Lin, ainsi qu'une conversation entre Gao Xingjian, prix Nobel de littérature en 2000, et Yang Lian : Que nous a apporté l'exil ? (2004).
En 2015, Questionnement de Duo Duo. Elle est aussi la traductrice du poète Bei Dao et l'une des principales traductrices du romancier Mo Yan, prix Nobel de littérature en 2012. Elle a été nommée Chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres en 2004. Zheng Xiaoqiong, est née en 1980 dans une famille de paysans pauvres de la province du Sichuan. Elle obtient un diplôme technique en quatre ans dans une école de santé.
Elle exerce six mois comme infirmière, en 2001 elle se rend au Dongguan, province du Guangdong au sud de la Chine. Elle commence à écrire de la poésie, le soir, dans sa chambrée, partagée avec sept autres occupantes. Elle travaille à l'usine pendant cinq ans, soumise à des cadences infernales. Bien plus tard, Xu Lizhi, un autre poète migrant, se donnera la mort à 24 ans en se défenestrant du haut de son usine.
Un recueil collectif La machine est ton seigneur et ton maître, a paru aux éditions Agone en 2015, traduit de l'anglais, l'expression "Lune de fer", titre d'un documentaire consacré à ces "poètes-travailleurs ", vient d'un des poèmes de Xu. Zheng Xiaoqiong quant à elle va connaître le chômage en 2007. Cette même année, ses poèmes sont publiés dans de nombreuses revues de poésie. Elle reçoit également le "prix de la prose nouvelle vague" de la revue Littérature du peuple.
Elle refuse d'entrer à l'Association des écrivains pour ne pas, dit-elle, s'éloigner du monde du travail et en devenir une spectatrice. Elle y adhérera cependant par la suite, mais continuera de se soucier de la condition des ouvrières migrantes.