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" Le regard est nomade, parler de ses chemins, c'est errer parmi les choses qui le brutalisent ou l'éclairent ". A partir de la caverne platonicienne, on entreprend dans cet ouvrage, une traversée du temps et des mondes où s'élaborent nos pensées, car Geneviève Clancy, philosophe et poète, nous explique comment les images du visible masquent l'essentiel de la vie. Elle analyse la rationalité occidentale édifiée au détriment de notre faculté à être en résonance avec l'univers, rappelle l'histoire du mot "sauvage" et montre comment un point de vue, un angle de regard devient une pensée, un regard sur le monde dont résulte, aujourd'hui, une satanisation d'une partie de l'humanité. Les notions de "monstre", "terrorisme", "sacré", "censure", "massacres" sont interrogées. On n'attend rien de l'art s'il s'intègre au consensus de l'idéologie marchande, contresignant l'échec d'une civilisation où l'œuvre s'est faite "produit"... Aussi une esthétique de l'utopie, du rêve, détruit ici des valeurs fausses ; l'homogénéisation violente l'individu jusqu'en son corps réduit à des icones. Cette esthétique nous relie à notre JE profond, universel, dont le lieu premier est ce corps, bord d'accueil d'un infini, donc de la spiritualité, qui fonde l'autre comme notre semblable. Geneviève Clancy, dans cet essai sur les langages du visible et des invisibles, avec des exemples concrets et des références solides, brise les vitres d'une actualité meurtrière, délirante, et nous ramène à "l'engagement d'être humain", enjeu de la philosophie.