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Dans ce livre, Anthony Cutler et Jean-Michel Spieser incitent à reconsidérer de nombreuses idées reçues. Ainsi mettent-ils l'accent sur l'existence d'un art profane, plus important qu'on ne le croyait mais surtout, la distinction habituelle entre le religieux et le profane, dans le contexte de l'art impérial, se trouve englobée au sein de la notion plus vaste de "sacré". De même la querelle de l'iconoclasme ne peut-elle être considérée ni comme un phénomène d'ordre purement théologique, ni comme le simple reflet de l'affrontement entre l'empereur et l'Eglise : dans l'art byzantin, les images sont investies d'une véritable fonction anthropologique. La force de la tradition, qui est le fondement même de ce qu'on a appelé la "renaissance macédonienne", laisse peu à peu émerger la subjectivité individuelle, qui se manifeste dans toute une série d'innovations artistiques à partir du XIe siècle. Vision inattendue d'un art qui occupe une place singulière dans le système de pensée des Byzantins, dont la théologie, avec sa valeur cognitive, constitue la clé de voûte. Mais les auteurs ont également le souci de ne pas négliger l'aspect économique de la production artistique, de même qu'ils l'éclairent constamment dans ses relations étroites avec l'histoire. Ils suivent l'évolution des grands programmes iconographiques, souvent d'une extrême complexité théologique dont ils dégagent la portée, et en étudient la fonction d'édification. Ils soulignent pour la première fois l'importance d'un fait par trop négligé : la confrontation entre l'art byzantin et le monde islamique.