Prix de Rome en 1953, André Brasilier s'inscrit dans une tradition de la peinture française. Peintre de la mesure et de la lumière, il entretient depuis l'École des beaux-arts un dialogue incessant avec les maîtres, au Louvre comme dans les musées qu'il découvre lors de ses nombreux voyages. Sa démarche créatrice donne la priorité au sujet, pour une réflexion picturale en attente de propositions plastiques constamment renouvelées. En profonde osmose avec la nature, il y puise l'essentiel de son langage servi par une palette fervente identitaire (les bleus, les verts, le rose) et un dessin ajusté au plus près de sa sensibilité. L'ivresse secrète devant les magies orchestrées par les beautés naturelles déclenche une vision élégiaque, ravivée par les complémentaires, jaune et vert, pour des épousailles sonores, auxquelles est particulièrement attentif André Brasilier, grand amateur de musique. Ces équivalences plastiques et chromatiques sont au cœur de sa peinture. Dans sa quête inlassable d'un humanisme fusionnel, Brasilier s'attache à rendre visible l'invisible.