Aux sources du libéralisme français : Boissy d'Anglas, Daunou, Lanjuinais (Broché)

L'oratorien et idéologue Daunou, l'avocat janséniste Lanjuinais, et le protestant cévenol Boissy d'Anglas jouèrent un râle durable et souvent décisif - bien que méconnu - dans la vie politique française, de la réunion des états généraux jusqu'au début de la monarchie de Juillet. Parlementaires, journalistes, écrivains et érudits, ils ont laissé une masse considérable d'écrits - essais, brochures, articles, discours...
Il était donc intéressant d'étudier leurs itinéraires intellectuels et politiques sous le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration, et de démontrer en quoi ces trois hommes politiques ont assuré la pérennité des principes fondateurs de la société issue de 1789 : constitutionnalisme, souveraineté de la Nation, reconnaissance des libertés d'opinion, du commerce et de l'industrie, garantie des droits individuels, etc.
Leur rouvre constitue la trame de notre culture politique française, préparant le syncrétisme de la troisième République. Ces hommes illustrent aussi, par l'importance accordée à l'instruction, le refus des modèles étrangers et leur méfiance à l'égard du parlementarisme, la singularité de notre tradition politique, dominée parla Révolution et la formation d'un esprit républicain marqué par la volonté de créer une société rationnelle, individualiste, laïque, débarrassée des s ténèbres „ supposées de l'Ancien Régime.
Cet ouvrage analyse les continuités et les ruptures, les retournements et les contradictions chez des hommes politiques confrontés aux grandes questions du XIX` siècle : comment finir la Révolution ? Quelles garanties apporter aux individus lorsqu'est proclamée, dès 1789,1a suprématie absolue de la loi, expression de la Volonté générale ? Comment maintenir le lien social dans une société atomisée ? Reprenant l'essentiel d'une thèse soutenue en 1973 sous la direction de Georges Burdeau, révisée et complétée, cet ouvrage atteste du caractère pionnier de recherches en histoire politique et de curiosités qui n'avaient guère la faveur des chercheurs.