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" J'étais bien dans ma peau, même s'il fallait jongler en permanence avec les paradoxes. Je n'aspirais qu'à être un Français normal. Mon prénom arabe n'était pas une contradiction rédhibitoire. Il fallait surtout chasser les petits complexes endogènes. Après tout, Ali valait aussi bien qu'Alain ou André. Mon héritage marocain n'était pas plus encombrant qu'un autocollant. Les sentiments sont la seule couleur qui compte vraiment. D'où que l'on vienne, et en dépit de toutes les épreuves et les douleurs que subissent les peuples, les hommes auront toujours une terre pour vivre et y être enterrés. Et quand bien même serait-on étranger dans un pays, le caractère sacré et universel de la vie octroie à chacun une citoyenneté d'âme qu'aucun autochtone ne saurait lui refuser. C'est encore plus simple quand on vit dans ce pays, pensai-je ! Et pourtant. " Autopsie d'un complexe, c'est l'histoire du jeune Ali, devenu policier pour prouver que l'on pouvait être arabe et du bon côté de la société. C'est surtout le roman de la désillusion d'une génération, que les attentats du 11 septembre ont stigmatisée davantage. Mais l'espoir est au bout de la quête, qui mènera Ali et son ami Siki de la Gascogne à Roubaix, de Paris à New York, de la France au Sénégal. " Quand l'animal est blessé, il n'est pas nécessaire de refermer la cage. Dans la souffrance, on perd avant tout le goût de la liberté pour se contenter de survivre. "