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Dans le théâtre tragique, la peinture des conquérants en parfaits amants est-elle une dérive fâcheuse des dramaturges qui, vers J660, se laissent gagner par le romanesque ? Le héros tragique a-t-il droit d'être policé et amoureux ? C'est bien la question de la présence et de la légitimité de la galanterie dans l'univers tragique que se posent les contemporains. Célébrée par ses partisans en ce qu'elle permet de moderniser les héros antiques et de les rapprocher ainsi du public, elle est condamnée par ses détracteurs comme n'étant que mollesse : elle conduirait à peindre des héros insipides qui ressemblent tous à des héros de roman. Ce débat sur la légitimité de la galanterie éclate par ailleurs tardivement par rapport à l'apparition du phénomène dans la production théâtrale. Alors que les diverses critiques à l'encontre de la galanterie dans le théâtre tragique se multiplient à partir de 1660, la question, au plan dramaturgique, se pose quant à elle très tôt dans le siècle. La galanterie, loin d'être une dérive de la tragédie concentrée sur le troisième quart du XVIIe siècle, se présente en effet comme une tentation poétique dès 1634 et jusqu'au début du XVIIIe siècle. Comme ce modèle de douceur mondaine entre en contradiction avec l'idéal tragique traditionnel, nourri d'héroïsme guerrier et de fureurs, il faut alors pour le dramaturge prendre acte de cette irréductible tension et y répondre par des choix poétiques. Séduite par une esthétique a priori peu faite pour elle, la tragédie française du Grand Siècle est le lieu d'un débat qui engage sa définition même.