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En 1989, à l'heure de la chute du mur de Berlin, un publiciste nippo-américain proclamait " la fin de l'Histoire " advenue. Dix ans plus tard, il n'est pas bien clair si cette fin est consommée ou si, d'une façon ou d'une autre, l'Histoire s'est remise en marche. Ce qui l'est encore moins, c'est le sens qu'il y avait à formuler un tel diagnostic. Que peut-on entendre par " fin de l'Histoire "? S'agit-il d'un accomplissement, d'un achêvement du devenir (spirituel) de l'humanité - ce qu'on a nommé jusqu'à présent "Histoire"? Ou bien n'y va-t-il pas plutôt d'un essoufflement et d'une perte du sens de l'historicité? Pouvons-nous encore nous représenter notre devenir comme "historique"? Et si oui, à quel prix, théorique, éthique et politique ? C'est la question qu'ont à charge d'instruire les études ici réunies, dans une enquête philosophique sur les conditions et limites de cette figure typique de la pensée contemporaine que constitue " la fin de l'Histoire ".