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A partir du début du mois de juin 1940, la guerre, dont on entendait l'écho surtout par radio interposée, fait soudainement irruption à Amboise dans le bruit strident des avions ennemis et avec les premiers pilonnages de la Luftwaffe. Mais la Touraine est aussi submergée par une marée humaine ininterrompue, paniquée et porteuse des rumeurs les plus folles. La psychose collective est communicative et, dès lors, les Amboisiens prennent en marche ce train de la fuite en avant, une fuite effrénée qui dure cependant peu de temps : l'armistice du 22 juin 1940 les ramène chez eux. Dès lors commence, pour Amboise, sa population et sa région la spirale infernale de l'occupation allemande, quatre années pénibles jalonnées de privations, de brimades, de répressions, d'exactions commises par la Wehrmacht et la Gestapo. La bataille de Chargé-Amboise des 19 et 20 juin 1940 a inauguré la tragédie. La destruction du pont sur la Loire a coupé la cité amboisienne en deux et, associée aux restrictions multiples, contribue à paralyser les transports et l'économie locale. L'univers carcéral s'imprime dans la cité ligérienne avec l'ouverture du camp de la Patte d'Oie où sont emprisonnés des soldats français. Manquant de tout, Amboisiens et Amboisiennes tentent de survivre comme ils peuvent, se solidarisent et se réfugient dans une nouvelle quête spirituelle pour ne pas succomber au désespoir. Les établissements scolaires vivent au jour le jour, tandis que, dans les premiers mois suivant l'armistice, les habitants de la petite cité ligérienne sont bercés par l'illusion des sirènes de la propagande vichyste et de la mystique maréchaliste. Le maire d'Amboise, Emile Gounin, fait ce qu'il peut pour limiter les souffrances de ses administrés et doit composer avec l'occupant. Cette période sombre n'est pas exempte de vilenies : dénonciations, maraude, complaisance avec l'occupant, collaboration entachent le tissu social amboisien. Toutefois, beaucoup d'Amboisiens se montrent généreux et solidaires dans l'attente de la délivrance. Surgissent alors, dans la clandestinité, les premières formes de résistance ; et, dans la noirceur de la France vichyste, naît une lueur d'espoir...
Professeur d'histoire et géographie depuis 1983, Thierry Vivier a été chercheur au Service historique de l'armée de l'air (SHAA) de 1988 à 1993. Il a récemment orienté ses recherches sur le thème des villes en guerre.