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A la suite de Linné, les botanistes s'attachent à décrire, à comparer, à classer la multitude de formes végétales qui se présentent à eux. L'un d'eux, Alexis Jordan va y consacrer toute sa vie et sa fortune. Expérimentateur rigoureux, il multiple les espèces dans son jardin de Villeurbanne. Fixiste, il s'en tient, à la lettre, au texte de la Genèse dans lequel il est dit que : "Dieu créa des herbes portant de la graine, chacune suivant son espèce, ainsi que des arbres fruitiers qui portent du fruit, chacun selon son espèce, et qui renferment leur semence en eux-mêmes pour se reproduire sur la terre.
" Homme des contraires, homme bloqué, Jordan étaye le transformisme qu'il s'acharne à réfuter. Il est lucide, pourtant, ce vieil adolescent maniaque, et ne cesse de s'interroger sur la science et les scientifiques. "L'expérience, tout indispensable qu'elle est, ne peut à elle seule constituer la science. Il ne s'agit pas uniquement pour nous de rassembler des faits ; il faut encore pour tirer un enseignement utile de ces faits, les rattacher les uns aux autres, les coordonner d'après des principes bien assurés, en ayant un point de départ à l'abri de toute contestation.
Il y a certains hommes, nous le savons, qui ne reconnaissent pas de principes fixes. Pour eux, tout est variable comme les faits qu'ils étudient. Leur science part du doute et n'aboutit qu'au doute ; elle ne renferme point de vérité qui ne puisse être à chaque instant remise en question. La vérité du jour ne sera plus celle de la veille, ni peut-être celle du lendemain." (Nouveau mémoire sur l'Aegilops triticoides, 1857, p.
54). Jordan aurait pu être Mendel ; André Gide en fit Amédée Fleurissoire, le croisé boutonneux des Caves du Vatican, persuadé par des escrocs que : "Notre Saint-Père était tombé dans les mains des infidèles ; on organisait secrètement, pour le délivrer, une croisade ; et il fallait d'abord pour mener à bien celle-ci, beaucoup d'argent. " (Les Caves du Vatican, 1958, p. 766). Alexis Jordan ne partit jamais à la délivrance du pape, mais il crut que Léon XIII avait été enlevé par les francs-maçons et remplacé par un sosie calabrais.
Il paya sa rançon. Il fut un grand savant et se fit escroquer, ce qui vaut toujours mieux que d'être un grand savant qui se fait escroc.