" Pourquoi aller demander à des fictions lointaines de dérouler devant nos yeux ce tapis d'Orient que la réalité étale à nos pieds mêmes ? [...]... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
35,00 €
Expédié sous 3 à 6 jours
ou
À retirer gratuitement en magasin U à partir du 27 novembre
" Pourquoi aller demander à des fictions lointaines de dérouler devant nos yeux ce tapis d'Orient que la réalité étale à nos pieds mêmes ? [...] Il nous suffit de regarder par la fenêtre, elle s'ouvre sur le Pays des Merveilles. " Tout le monde n'est pas capable de voir d'emblée ce merveilleux sui generis ! Heureusement pour l'humanité, les artistes (écrivains et plasticiens notamment) nous permettent d'emboîter leur regard et de faire nôtre leur émerveillement amusé et/ou angoissé. Il en va de même pour les lecteurs avisés qui renouvellent notre gustation des livres, en l'occurrence ceux de Vialatte romancier, nouvelliste, traducteur, chroniqueur parlant de tout et même de rien... Le colloque du centenaire a été l'occasion d'aborder différents aspects de l'œuvre de Vialatte en prenant l'imaginaire comme thème fédérateur des démarches critiques. Pour rendre compte de la variété des sujets abordés et des styles d'approche, on aurait pu tout aussi bien (mieux peut-être) choisir un double pluriel : " Vialatte aux miroirs des imaginaires ". L'auteur est étudié pour lui-même et, au besoin, en référence à d'autres créateurs (Hugo, Laforgue, Mac Orlon, Dhôtel, Giraudoux...). L'ensemble des communications offre la bigarrure du " grand chosier " et la rigueur de toute visée scientifique. Comment faire autrement pour chie soient bien lisibles la drôlerie et le pathétique d'un Pierrot en habits d'Arlequin, pour que la profondeur aérienne ne perde rien de sa dimension existentielle et esthétique ? Motif diégétique (avec d'autres instruments optiques), le miroir est surtout la métaphore d'une problématique concernant le langage et l'écriture, l'être-au-monde et l'être-aux-mots. Dans les vocables " merveilles ", " miracles ", " miroir " brille la racine " mir ". Quoi de plus merveilleux que l'Auvergne, le XIIIè arrondissement de Paris, les jardins, la Chine, la chauve-souris qui ressemble à la Pompadour ? Quoi de plus mirifique que le scoubidou, les images moins sages qu'il n'y paraît, les vaches de Dubuffet, le phoque de Brancusi ? Quoi de plus subtilement étonnant que les effets de spécularité narrative ? Quoi de plus merveilleux que tout cela ? On vous le donne en mille, ou plutôt en mille et une occasions de rire et d'être ému : les mots eux-mêmes, ceux de Vialatte assurément et, on l'espère, ceux de ses commentateurs, briscards ou nouveaux venus.