Biographie d'Abû-Nasr Al-Fârâbî
Abu NaHr MuHammad b. Tarkhan b. Awzalag al-Farabi est
connu en Occident, au Moyen Age, sous les noms
d'Avennasar et d'Alfarabius. Bien que turc, il est le deuxième
en date des grands philosophes hellénisants musulmans de
langue arabe, après al-Kindi et avant Avicenne, qui lui doit
beaucoup. Il fut appelé le "deuxième maître", Aristote étant le
premier. Né en Transoxiane, près de Farab, Farabi aurait,
jeune encore, accompagné à Bagdad son père, chargé d'une
importante fonction militaire.
Il aurait étudié la logique auprès
du philosophe aristotélicien chrétien Abu Bishr Matta b.
Yunus, et, lors d'un séjour à Harran, auprès du nestorien
YuHanna b. Khaylan, un tenant de l'école de philosophie
alexandrine. A Bagdad également, il aurait étudié grammaire,
mathématiques, musique et philosophie. Après un voyage en
Égypte, il se fixa en 942 à Damas, à la cour du souverain
Hamdanide Sayf ad-dawla, shi‘ite comme il l'était
vraisemblablement lui-même, et qui hébergeait divers savants
et hommes de lettres.
Il mourut vers l'âge de quatre-vingts ans,
après avoir accompagné Sayf ad-dawla dans une expédition.
Malgré son admiration pour l'aristotélisme et ses efforts pour
l'assimiler, Farabi, comme tant d'autres alors, était imbu de
néo-platonisme : son système reste assez proche de celui des
IHwan aH-Hafa’. Outre d'importants commentaires d'œuvres
du grand philosophe grec, Farabi a écrit sur la logique, la
musique, la physique, la métaphysique et la politique.
Citons
entre autres : "Le Recensement des sciences", "Synthèse des
opinions des deux sages" (Platon et Aristote), "De l'intellect"
(analyse néo-platonicienne de la conception d'Aristote), "Sur
la métaphysique d'Aristote", "De l'Un et de l'unité", "Des
opinions des habitants de la Cité vertueuse", "La Politique",
"De l'obtention du bonheur".