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A la fin du siècle, les Français furent traversés par le doute. Ils sentaient que leurs habitudes, leur société, leur Etat, leur modèle en un mot, n'était plus adapté au monde en train de se faire. Ils se demandaient si la France avait encore un rôle à y jouer, si l'Europe allait lui servir de porte-voix ou d'éteignoir. Ils perdaient aussi confiance en leurs élites républicaines - qui, elles-mêmes, semblaient douter. Un témoignage de ce climat ambigu est l'Adieu Colbert de Yann Gaillard. Pupille de la nation, fils d'instituteur, ancien élève de l'ENA, inspecteur des finances, directeur du cabinet de ministres (Edgar Faure, Robert Boulin), président d'une petite banque, élu local, et pour finir sénateur, l'auteur est assez représentatif de son milieu et de son temps. Ecrivain à ses heures, il donne sous l'icône de Colbert une sorte de livre de raison qui traverse institutions et problèmes tels que les hasards de la vie administrative et politique l'y ont promené. Il écoute grincer l'Etat, sans être persuadé que celui-ci mérite tout le mal qu'on dit de lui. Peu sensible à la tentation souverainiste, il croit aux chances d'une France qui renoncerait à certaines illusions, pour jouer en l'Europe et au-delà sa carte de nation fondatrice. Cet adieu à Colbert est aussi celui d'une génération de transition, qui doit savoir " s'effacer avec élégance ".