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Entreprise périlleuse que de vouloir faire dialoguer deux langages apparemment aussi éloignés l'un de l'autre que le sont l'image et le mot... Et en même temps, quoi de plus naturel, le propre de la poésie étant l'image, que de s'interroger sur l'intime parenté que confusément l'on perçoit entre ces deux moyens d'expression. Si la peinture est par essence même libérée de tout lien avec le concept, ce qui lui permet d'aller directement à la rencontre de l'immédiat, ce n'est certes pas le cas de la poésie, mais on sent que les deux entretiennent des rapports étroits quant à l'identité de leur projet, l'unicité de leur quête, de leur visée — que les deux partagent le même désir de déchirer le voile et d'aller au-delà de la représentation, au-delà du visible, ou disons aux confins du visible et de l'invisible, dans ce lieu d'immanence (ne rien voir là de surnaturel ou de transcendant) où la frontière entre eux disparaît. Poursuivant, autrement dit, une épiphanie de l'évidence où l'invisible vibre dans sa matérialité infinie. Collaborant depuis longtemps avec des peintres, jamais encore je n'avais songé, comme ici, à faire de ce dialogue l'objet même d'un livre. J'ai donc sollicité trente-six artistes plasticiens (huile, acrylique, aquarelle, encre, fusain, dessin, gravure) afin qu'ensemble, même si le plus souvent l'image a été première, donnant élan au poème, nous tentions de mettre en résonance nos deux oeuvres, de les prolonger, voire de les enrichir, l'une avec, l'une par l'autre. Et à la fin de cette aventure partagée, pouvons-nous suggérer, à l'instar d'Yves Bonnefoy, qu'à l'autre bout du regard, pour le peintre comme pour le poète, s'entrevoit non la coque mais l'amande...