Dans une grande ville africaine dont on ne connaît pas le nom, en lisière des eaux troubles du Golfe de Guinée, une enfant déambule, égrenant ses souvenirs minuscules et immenses. À la croisée de ses récits loufoques, mystérieux ou poétiques, émerge une communauté humaine et non humaine, celle d’un pays natal cruel et idéalisé dans lequel elle cherche inlassablement sa place. Les douze textes qui composent le recueil sont à la fois autonomes et solidaires, et peuvent être lus ensemble ou séparément, tant les voix qui hantent la protagoniste reviennent et s’entremêlent pour composer le portrait difficile du pays premier. Cette courte fiction déroule les étapes d’une régression géographique et intérieure, d’une méditation initiatique, sociologique et spirituelle, au sein desquelles la quête des racines manquantes le dispute à la découverte de la colonialité du monde.
Anne-Laure Bonvalot enseignait la littérature hispanique et comparée à l’Université de Nîmes et était chercheuse à l’Université de Montpellier. Elle était aussi traductrice et voyageuse.