Un soir de déprime, une femme se rend dans un bar pour y noyer ses problèmes maritaux et financiers. Elle y rencontre des hommes, dont un qu’elle connaissait, qu’elle invite chez elle pour un dernier verre. Sur place, l’un finit par partir, l’autre reste… et abuse de la situation en violant cette quinquagénaire. Ceci ne relève malheureusement pas de la fiction ; il s’agit bien au contraire de l’histoire traumatique d’Éliane Corghas, expérience au-delà du concevable, générant des lendemains oppressants, qu’elle relate dans ce témoignage qui met des mots sur l’indicible.
L’impression d’être responsable du drame, l’anéantissement intérieur, le sentiment que l’on ne vous croit pas, l’horreur des faits… Ce sont ces multiples facettes du viol que décrit le texte, concis, brut, authentique, d’Éliane Corghas. Un récit qui rompt le silence dans lequel s’enferment souvent les femmes qui connaissent ce crime, qui veut leur faire partager le parcours, difficile mais nécessaire, qui commence avec le dépôt de plainte… et qui marque certainement, chez l’auteur, un début de reconstruction de soi.