L'ampleur de la crise sanitaire liée au COVID-19 amorcée en 2020 contraint les organisations à naviguer dans un environnement inédit et à répondre aux défis humains, sociaux et environnementaux engendrés par cette crise. Le monde change et cela n'a rien de nouveau. Ce qui semble inédit par contre c'est la radicalité des changements que nous vivons aujourd'hui, leur imprévisibilité. Tout s'accélère et de plus en plus vite. Force est de constater que le développement prodigieux des nouvelles technologies dans les années quatre-vingt-dix aura achevé de modifier durablement ce monde du travail. D'un côté, la mécanisation puis la robotisation ont été synonymes de destruction de pans entiers de l'emploi. De l'autre, les TIC (technologies de l'information et de la communication), l'intelligence artificielle et de manière plus large la digitalisation ont bouleversé l'organisation interne : rythmes de travail, hiérarchie, horaires, lieux de production, sens du travail, etc. Cette mutation accélérée par la pandémie COVID-19 n'est pas une transformation d'un ancien monde vers un nouveau monde ; cette mutation est "LE" nouveau monde du travail. Ces nouvelles formes de travail sont-elles en train de détruire l'indispensable "lien social" que les hommes tissent entre eux, au-delà de leurs intérêts individuels ?