De plus en plus d’établissements et de services d’action sociale et médico-sociale sont confrontés à des publics hétérogènes. Face à cela, qu’en est-il des catégories utilisées dans le champ du travail social et de l’intervention sociale ? Comment les personnes concernées par les orientations et stigmatisations qui en résultent réagissent-elles ? Il importe de cerner la possibilité même d’une catégorisation au vu de la complexité des problématiques individuelles et des situations particulières. Une autre dimension essentielle de la question est la logique administrative des barèmes utilisés pour l’attribution de droits. Enfin, la construction des catégories passe par la référence à des classifications produites par des experts. En même temps, Il existe de multiples formes de résistance par lesquelles les personnes entendent échapper au ciblage : le non recours aux droits et aux aides, de nouvelles formes d’organisation et d’action collective, que l’on recouvre souvent par le terme empowerment. Dans tous les cas, se jouent de nouveaux rapports à l’assistance, ce qui impose de sortir de la focalisation sur la thématique de « l’usager » pour mieux penser la question de la citoyenneté des personnes vulnérables.