En contemplant La Chute d'Icare dans un musée, Onzeraud saisit avec effroi la tragédie dont il est l'objet : s'il a pu connaître les cieux - un bonheur parfait -, il éprouve le sentiment de se noyer dans l'indifférence d'un monde inondé de lumière. Onzeraud, nouvel Orphée désespéré par l'âpreté du monde et la fugacité de l'amour, se consume en délires, mais captive le narrateur par ses récits de voyage. Celui-ci, taraudé par la sensation d'être séquestré dans une vie insatisfaisante, engage une quête de soi à travers celle de cet Autre, qui disparaît subitement. Il est d'abord amené à démêler les turpitudes d'un petit monde politique, puis à considérer les traces laissées par son ami - d'étranges photographies, des peintures mutilées, des messages déchirants, des livres, des graffitis, une construction insolite - qui le mèneront jusqu'aux bords de la Mer noire...