Daniel parlait, puis je faisais le tri. Il avait tant de passions, de souvenirs, d'enthousiasmes, d'attachements, de fidélités... Il emmêlait les fils et je les démêlais, construisant des pages, des séquences, des chapitres. Il aurait aimé s'y replonger par la suite, réécrire lui-même, réaménager, éclairer des angles morts. Mais il s'est éteint trop tôt. Ce livre paraît néanmoins parce que ses proches comme son équipe ne souhaitaient pas que soient perdus ces entretiens dans lesquels Daniel se livrait depuis plus d'un an. C'est lui qui en avait choisi le titre, "Tout est permis mais tout n'est pas utile". Une phrase de Paul dans sa première épître aux Corinthiens, et qui était au coeur de sa propre réflexion spirituelle. Daniel s'est permis beaucoup de choses, mais il voyait à sa vie une logique et même un droit fil. Il est parfois tombé, mais il s'est toujours relevé. Aussi ne souhaitait-il pas que son autobiographie soit un récit crépusculaire dans lequel il n'apparaîtrait qu'en miraculé de la dope et du rock. Il voulait que son livre soit fidèle à son chemin vers la lumière. Voici, forcément inachevé, le récit que Daniel Darc a fait de sa vie. Bertrand Dicale