Dans le domaine du théâtre, les années 1980 ont vu naître dans la sous-région de l'Afrique de l'Ouest (Mali, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Togo, Ghana) des expériences théâtrales nourries par une ferme volonté des artistes, enseignants, metteurs en scène, comédiens et auteurs de s'approprier un mode d'expression jugé jusque-là étranger aux cultures locales. Ce mouvement de dynamisation du théâtre s'est enraciné dans un phénomène de "recours aux sources" fortement appuyé sur les manifestations traditionnelles africaines festives, rituelles, religieuses ou profanes, mais aussi dans une phagocytose d'expériences théâtrales d'avant-garde. De nouveaux concepts ont vu le jour pour désigner ces formes théâtrales proposées : théâtre pour le développement, concert-party, théâtre utile, théâtre-rituel, kotéba thérapeutique, etc. L'objet de cette étude est de mettre en lumière, par le biais d'une analyse comparative, les idées force récurrentes dans ces différentes formes : idées force et critériologie qui permettent de souligner l'émergence d'un théâtre de la participation, mais également de montrer les difficultés de contextualisation que rencontre cette émergence.