Dix ans après la réforme de privatisation, le service de l''eau potable urbain est perçu par les autorités sénégalaises comme l''un des plus performants d''Afrique. L''enquête auprès des ménages que nous avons menée en 2005 à Dakar tempère cette appréciation. Ces résultats orientent alors les spécifications retenues pour développer deux versions d''un modèle d''équilibre général calculable, l''un statique, l''autre dynamique, destinées à apprécier les effets globaux de contraintes sur la disponibilité des ressources en eau, et des politiques tarifaires envisageables. La version dynamique a montré que les effets très négatifs sur l''économie de déficits hydriques futurs pouvaient être contrecarrés par la mise en place d''une politique tarifaire de gestion de la demande au coût marginal. Couplée à une subvention de l''Etat versée au secteur de production d''eau potable, la tarification au coût marginal permet à long terme d''amortir le choc de pénurie de la ressource. En maintenant sa politique actuelle de tarification au coût moyen (visant l''équilibre budgétaire du secteur), l''économie de long terme tombe en récession.