La danse du tango excelle dans l'art de l'improvisation. C'est aussi le cas des clients du Caboulot : bornés, vindicatifs, et égrillards. Ceux-ci jouent aux cartes, celles-là batifolent, et tous s'enquièrent des « nouvelles du front »... quand ils n'y sont pas. Car dans cette histoire, nos héros s'accoutrent avec désinvolture de la tunique militaire comme ils s’amusent de leur humaine condition ! Destituant ses personnages de la maladie du sérieux, Jacques Sallin invite à travers « Tango Barbare » à un festival d'éristique de comptoir. Rythmique du tac au tac et minauderies en pagaille en guise d'ingrédients, ce texte nous guide à travers l'Amérique du Sud du début du XIXe jusqu'à la France de 39 à 65. Peu amènes, ses héros rivalisent de grivoiseries et autres gaudrioles ; et aussi enlevé que ces derniers, le style de l'auteur se caractérise par cette facilité à ignorer la frontière entre le grave et le léger, élevant ses personnages jusqu'à une simplicité déroutante...