L'ouvrage est issu des réflexions et interventions conduites depuis maintenant dix ans par les membres du chantier "? Travail et syndicalisme ? " de l'Institut de recherches de la FSU. Il entend s'inscrire dans un ensemble de publications récentes sur les enjeux du syndicalisme. Avec deux particularités. D'une part, aborder le syndicalisme comme une activité de travail, avec ses manières de faire, ses dilemmes, source de satisfaction et de difficultés. D'autre part, porter exclusivement le regard sur des militant·es des syndicats de la FSU, car les auteurs estiment qu'une organisation syndicale, pour interroger ses pratiques, doit observer de près l'activité de celles et ceux qui les mettent en oeuvre. La première partie s'appuie sur une enquête conduite auprès d'un échantillon de militant·es ? : elle a permis de connaître et analyser leurs emplois du temps et, sur la base d'entretiens, de saisir le sens qu'ils et elles donnent à leur militantisme. La seconde partie s'arrête sur de nouveaux cadres d'action (le travail syndical en CHSCT, les collectifs de travail) ou des façons innovantes de penser le syndicalisme (logique de care d'une part, activité syndicale à l'échelon d'une section locale d'autre part). Ce livre est avant tout un ouvrage de militant·es qui interrogent leur travail. S'il permet à des syndicalistes de "? faire un pas de côté? " , de mieux comprendre ce qui est en jeu dans leurs activités syndicales, ce qu'ils y engagent et ce qu'ils en retirent, alors son objectif aura été atteint. Et s'il peut susciter, chez des adhérent·es, l'envie de s'engager plus avant, en passant du côté des militant·es, nous ne pourrons que nous en féliciter, car le renouvellement est aussi un enjeu pour l'avenir du syndicalisme.
Gérard Grosse : professeur de sciences économiques. Elisabeth Labaye : ex-secrétaire nationale du Snes. Michelle Olivier : professeure des écoles. Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.