Songe : perfide rêverie éveillée, idée qui suit son chemin dans la pénombre, juste avant le premier sommeil, ou vrai rêve qui se déroule et s'offre comme un film, par la grâce de cette phase paradoxale durant laquelle le cerveau fonctionne... autrement ? Difficile de faire la part du conscient et de l'inconscient dans la genèse de chacune de ces histoires. Elles sont nées ainsi ; elles sont cruelles, comme la vie ; et comme les songes à la symbolique brute et innocente, elles ne s'encombrent ni de morale, ni des limites que la raison prétend fixer au réel. Un individu s'y trouve happé, malmené, projeté dans un voyage sans retour, sans autre compagnie que l'angoisse d'exister... et pourtant, suivi sans le savoir, de loin, avec constance, par un spectre au regard empli de tendresse, qui ne peut l'abandonner, qui lui ressemble comme un frère : l'esprit du rêveur.