Une silhouette apparaît en contrebas au détour du chemin, cela fait deux heures que Manuel Diaz suit sa progression. Tout en avançant sur les pentes de la montagne, il conserve toujours la même distance sur elle. Il avait remarqué à la gare de Cuzco cette frêle jeune fille qui portait un sac à dos aussi lourd qu'elle. S'il ne la perdait pas de vue, ce n'était pas uniquement parce qu'elle était seule et paraissait fragile, mais son regard, un instant croisé, l'avait transporté, une volonté farouche sous une apparente douceur.