(...) On prenait des cafés, complètement détendus, savourant leurs arômes et fouillant dans nos pensées. Le soleil était dormant et nous nous approchions du crépuscule annoncé, lorsqu'une vieille femme frappa très fort à la porte de l'officine et y entra, haletante. Eblouie sans doute par le jeu de lumière, elle nous lança en guise de salamalec : " Bonjour Messieurs ! ". C'est sur ce bonjour prononcé juste à la tombée de la nuit que nous séparâmes, très conscients qu'entre ce monde-là et le nôtre, il est question de cette différence qui existe entre le jour et la nuit. Raison pour laquelle ils ont besoin de ces reflets de lumière qui nous échappent à nous les gens dits ordinaires. Peut-être y voient-ils tous ces faisceaux de lumière qui auront un jour bien raison de nos sombres attitudes à leur égard ! Après tout, l'illusion d'une lueur du jour ne véhicule-t-elle pas cet espoir de vaincre à jamais ce trou noir qui les hante à l'abordage de ces sombres images de leur vie ? Le printemps est la saison la plus gaie de l'année. Il y est question de couleurs. Celles qui auront toujours manqué à ce monde en panne de lumière dans leurs idées et visons lointaines de la vie !