Cinquante ans est une échéance difficile. Lorsque Delphine Maubert la voit surgir dans sa vie, elle se dit qu'il est temps de faire le point.
Son mari est mort onze ans plus tôt. Elle vit seule, très proche de sa mère, Pauline, et de ses enfants, Mathilde et Paul. Comme c'est le temps des vacances, elle part pour l'Italie, où elle pense à sa vie, à sa jeunesse surtout... Au retour, une mauvaise grippe se déclare, guérit mal, et son médecin, François Letellier, découvre un cancer du poumon avancé et irrémédiable. La mort est conçue comme un scandale qui surgit indûment dans chaque existence. L'auteur accompagne l'héroïne de sa propre colère le long de ce dernier parcours. A côté de Delphine qui s'achemine vers la mort avec un courage étonnant, sa mère et ses enfants, mais aussi Letellier, son médecin, qui va s'éprendre d'elle et l'accompagner jusqu'à la fin. L'approche de la séparation ultime exacerbe les émotions. Les trois générations de femmes forment une triade où chacune tente de donner à l'autre tout ce qu'elle a été. Les hommes, plus timides, finissent par comprendre le jeu et y entrer. On voit se déployer une sorte de folie amoureuse qui monte éperdument jusqu'à la cassure finale. Ce récit d'une agonie, construit comme une messe mortuaire, n'est jamais morbide : de bout en bout, c'est un cri de passion pour la vie. Un livre magnifique et terrible.