Bien que banal, le fait de parler n'en est pas moins d'une importance primordiale. Car nos paroles esquissent, par-delà les messages qu'elles délivrent, de véritables visions du monde autour desquelles les hommes s'opposent ou s'associent. Parler, c'est donc aussi toujours donner au monde et à l'homme une certaine figure. Dans les temps crépusculaires, la parole se confond aisément avec son double inversé, sa caricature : le discours, parole figée. Les mots deviennent des leurres ou des pièges, et les visions du monde des idéologies. Il est alors nécessaire de distinguer clairement à nouveau parole et discours. Dans ce but, l'auteur examine ici trois des principaux usages de la parole : parler, lire et enseigner.
GILLES HANUS enseigne la philosophie dans le secondaire et dirige les Cahiers d'études levinassiennes. Il a été l'élève de Benny Lévy et est l'auteur de nombreux livres et articles.