Oran, le 22 janvier 1954 Ma chère Mémé. Quand tu recevras cette lettre, je ne serai plus à Oran, et peut-être même que je serai rentrée à l'hôpital de Lyon. Car il faut te dire que je m'en vais mercredi 26 janvier par le "Breguet 2 ponts" et l'on a accordé le bas de l'avion rien que pour Papa et moi. On me fera de l'oxygène pendant le trajet pour que je puisse descendre pendant une escale de deux heures à Marseille. Si tu voyais le joli peignoir que maman m'a acheté ! Il est rose vif et bleu clair et il me va merveille. On m'a offert une écritoire en cuir dehors et en soie dedans, et c'est la lettre que je t'ai écrite qui a été la première. Je l'ai étrennée pour t'écrire. On m'a offert aussi une trousse de toilette. N'ayant pas eu de réponse à ma lettre, je me suis décidée à t'écrire à nouveau en espérant que tu me répondras. Embrasse tout le monde de ma part ainsi que je t'embrasse bien fort. Ta petite-fille, Andrée.