Les "années 1968" constituent, on le sait, une époque de contestation mondialisée. Mais les rôles de genre, les stéréotypes sexués, les clichés virilistes sont-ils eux aussi contestés ? Pour le savoir, ce livre se concentre sur la question de l'engagement, acception plus large que le seul militantisme et plus circonscrite que le vaste champ du politique. Son ambition est de saisir l'influence du genre dans les multiples formes de positionnement et de conflictualité politique, dans les organisations syndicales comme les groupes et partis politiques, les mouvements associatifs et les collectifs militants, dans une période marquée par de nouvelles dynamiques féministes. Les scènes retenues, européennes certes, mais aussi africaines, latino-américaines et états-uniennes, se placent volontairement dans une perspective internationale et transnationale, parce que ces expériences politiques circulent, s'échangent, se modifient en se transmettant. Qu'il s'agisse de grèves ouvrières, de groupes d'auto-conscience, de créations artistiques, de mouvements d'émancipation et d'auto-détermination, on y voit les actrices et acteurs mobiliser des ressources qui leur permettent de transformer les rapports sociaux, de résister à l'ordre établi et in fine de rompre la spirale de la domination. Cet ouvrage est dirigé par les historiennes Ludivine Bantigny (université de Rouen}, Fanny Bugnon (université Rennes 2) et Fanny Gallot (université de Paris-Est-Créteil). Il recueille les contributions de Claire Blandin, Andrea Cavazzini, Maritza Felices-Luna, Anna Frisone, Vincent Gay, Dominique Grisard, Manus McGrogan, Eve Meuret-Campfort, Myriam Paris, Bibia Pavard, Vincent Porhel, Massimo Prearo, Ophélie Rillon, Caroline Rolland-Diamond, Cristina Scheibe-Wolff, Frédéric Thomas, Lorraine Wiss et Michelle Zancarini-Fournel.