L'évolution des espèces vivantes repose sur un outil d'une extraordinaire efficacité : la sélection naturelle qui, à partir de diverses possibilités produites au hasard, "choisit" les meilleures et en assure la survie au fil des générations. L'oeil est l'exemple type d'un organe très complexe façonné par le hasard et la sélection. L'absence d'animaux dotés de roues en est un autre, comme le fait que le poisson volant, malgré un essai prometteur, ait finalement décidé de rester poisson plutôt que de devenir oiseau. Les ingénieurs adeptes du "biomimétisme" ne sont pas les derniers à admirer les produits de la sélection naturelle et à en imiter les stratégies. Les chercheurs en évolution humaine, eux, se demandent si l'homme, animal culturel par excellence, subit lui aussi les effets de la sélection. La politique, la morale, voire la religion, auraient-elles des racines biologiques ? Ce livre apporte de surprenants éléments de réponse, qui viennent brouiller la frontière trop commodément tracée entre nature et culture. Michel Raymond, directeur de recherche au CNRS, travaille à l'Institut des sciences de l'évolution de Montpellier.