Jean-Pierre est un peu le fils qu’auraient pu avoir le jour et la nuit. Rejeton de Thérèse Deville et de Raymond Bertin, il évolue ainsi dans une atmosphère quasi surréaliste. Entre un père tenancier de
bar et plutôt ours, et une mère béate et incapable de cuisiner, entre un grand-père pasteur et un grand-oncle bien décidé à ne pas mettre les pieds dans une église, l’adolescent doit composer avec
des proches pour le moins contrastés, souvent bruyants, emportés, et parfois prêts à se sauter à la gorge. Une situation qui va encore se crisper quand Emmanuella, sublime jeune femme, arrive au
« Bar de la marine » en qualité de serveuse, et quand l’un des siens va décider d’en finir avec cette vie… Une langue volontiers irrévérencieuse (et certainement insolente), un style à la gouaille assumée, des personnages hauts en couleur et croqués avec une plume acérée et sans compromission, des reparties qui fusent et un vent de folie… Bienvenue dans l’univers brinquebalant, incroyable, de Jean-Pierre, mais surtout dans une oeuvre qui affiche d’entrée de jeu sa volonté de se démarquer des littératures lisses et neutres.