Le conflit psychique impliqué dans la création artistique est ici analysé à travers les éléments plastiques et amène à repenser la question classique de l'illusion créatrice. Ruses, pièges, leurres mettent à l'épreuve l'artiste et son public. La vision participe donc d'un scandale en ce qu'elle révèle un inassimilable, une sorte d'excès. C'est de ce reste, commandant l'inquisition de regards désormais actifs, qu'il est traité chez des peintres (Cranach, Titien, Zurbaran, Picasso, Cy Twombly, A. Kiefer), des dessinateurs et des graveurs (M. -C. Escher, P. Klossowski, A. Rainer), des cinéastes (Visconti, Bresson). L'oeuvre d'art livre une figuration formellement héritée d'Aristote mais revisitée par la psychanalyse où les mécanismes de la bisexualité, du deuil, de la perversion et de l'emprise, apparaissent susceptibles de se laisser codifier. Sur horizon analytique, une éthique de l'art se profile...