Le séminaire dont est issu cet ouvrage est né du constat de l'affaissement du dialogue entre les sciences sociales et la psychanalyse qui avait pourtant été vif et fécond en France jusqu'aux années 1980. Les auteurs du présent livre se proposent d'en reprendre le fil, aujourd'hui que la guerre est revenue en force sur le sol européen tandis qu'elle ne cesse de se poursuivre inlassablement dans d'autres régions du monde. Plus que jamais s'impose la réflexion sur le lien entre la pulsion de destruction et le social pour penser la place des institutions dans leur rapport à leurs soubassements psychologiques. Selon quelles modalités est-il possible d'articuler la compréhension sociologique et l'interprétation psychanalytique, quelles en sont les limites et les apports respectifs ? Après avoir discuté les catégories freudiennes de la horde primitive, de l'Odipe, de la Masse et de la liberté, les réflexions des auteurs se confrontent plus directement à l'expérience historique de la guerre, du viol et du nationalisme. Entre universalité du psychisme, compulsion pulsionnelle et expériences historiques toujours spécifiques, quelle place conférer à l'inconscient, collectif ou individuel ? Avec les contributions de : Paul-Laurent Assoun, François Bafoil, Annette Becker, Françoise Davoine, Claudine Haroche, Julia Laureau, Paul Luciani, Abram de Swaan, Paul Zawadzki.